La Luxation Patellaire ou « PL » chez le Chat
La luxation patellaire (PL) est une pathologie courante chez le chat, bien que souvent sous-diagnostiquée en raison de son évolution parfois subtile et de la capacité des chats à cacher leur douleur. Cette affection concerne les articulations du genou, ou stifle, et peut avoir des conséquences graves si elle n’est pas traitée. Cet article a pour objectif d’offrir aux éleveurs et amateurs éclairés une compréhension détaillée de la luxation patellaire, de ses signes cliniques à sa gestion, en passant par les dernières recherches disponibles.

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1. Qu’est-ce que la Luxation Patellaire ?
La luxation patellaire est une anomalie où la rotule (patella) se déplace de son emplacement normal dans la trochlée fémorale. Cette pathologie est classée selon le degré de déplacement de la patella, et les luxations peuvent être soit médiales (vers l’intérieur), soit latérales (vers l’extérieur). Dans le cas des chats, la luxation médiale est la forme la plus courante.
Cette affection est souvent classée en grades, allant de la subluxation (grade 1) à la luxation complète et irréductible (grade 4). Les premières manifestations peuvent être discrètes, rendant le diagnostic difficile. Cependant, avec l’évolution de la recherche, des outils de diagnostic plus précis, tels que la radiographie et l’IRM, permettent une détection plus efficace et une évaluation plus précise de la gravité de la pathologie.

2. Quels sont les Symptômes, Causes et Traitement de la PL ?
Les signes cliniques de la luxation patellaire peuvent varier en fonction du grade et de la localisation de la luxation de la rotule. Les principaux symptômes incluent :
En dépit de la présentation souvent discrète de ces symptômes, un suivi clinique attentif est essentiel, surtout pour les chats à risque de développer cette pathologie.
Causes et Facteurs de Risque
La luxation patellaire chez le chat peut être soit congénitale, soit acquise.
La génétique joue également un rôle important, et certaines races de chats sont plus susceptibles de développer cette condition. Les recherches ont montré qu’il n’y a pas de prédisposition marquée chez les mâles ou les femelles, mais certaines lignées et races, comme les chats brachycéphales, peuvent avoir un risque accru. Cependant aucune étude de grande ampleur chez le chat ne nous permets à ce jour de donner des éléments concernant la prédisposition plus ou moins élevée selon les races.
Diagnostic de la Luxation Patellaire
Le diagnostic repose principalement sur un examen clinique complet, associé à des examens complémentaires tels que la radiographie et l’IRM. L’évaluation du degré de luxation est cruciale pour déterminer le traitement approprié.

Traitements : Chirurgie vs Gestion Médicale
Le traitement de la luxation patellaire dépend du grade de la luxation et de l’impact sur la qualité de vie du chat. En général, il existe deux approches principales : la gestion médicale et la chirurgie.
Pronostic et Suivi
Le pronostic post-chirurgical est en général favorable, surtout lorsque la chirurgie est pratiquée tôt dans le développement de la pathologie. Les études montrent que les chats ayant subi une chirurgie pour une luxation patellaire de grade 3 ou 4 ont souvent un retour à une fonction normale de l’articulation et une amélioration significative de la boiterie.
Cependant, une rééducation postopératoire et un suivi clinique rigoureux sont essentiels pour éviter des complications comme la récurrence de la luxation ou le développement d’arthrose. Des radiographies de suivi peuvent être nécessaires pour évaluer l’évolution de l’articulation.
3. Quelles sont les Évolutions et Recherches Récentes sur la Luxation Patellaire ?
Des recherches récentes ont mis en lumière l’importance d’une détection précoce et d’une approche personnalisée du traitement. Selon une étude de 2023, les traitements chirurgicaux modernes, notamment la transposition tibiale, ont montré des taux de succès élevés, notamment pour les chats souffrant de luxations bilatérales (environ 70 % de succès). De plus, les études récentes ont observé que les signes d’arthrose peuvent se développer chez certains chats même après une chirurgie, bien que la progression soit généralement ralentie.
Les études suggèrent également une association entre la luxation patellaire et la dysplasie de la hanche (HD). Les chats souffrant de luxation patellaire ont trois fois plus de chances de développer une dysplasie de la hanche par rapport aux chats ne présentant que l’une des deux affections. Cette relation pourrait avoir des implications sur le traitement et le suivi des animaux à risque.
4. Comment gérer La Luxation Patellaire en élevage ?
Les études sur cette pathologie restent encore limitées, et nous manquons d’informations sur son incidence selon les races, ainsi que sur ses éventuelles bases héréditaires. Toutefois, une composante génétique semble bien présente, et, comme pour toute autre maladie, il serait sage d’appliquer le principe de précaution.
L’idéal serait de mettre en place des radiographies de dépistage, à l’instar du programme Pawpeds pour la dysplasie de la hanche, afin de sélectionner les reproducteurs en fonction de leur grade et ainsi réduire progressivement l’incidence de la pathologie.
En attendant d’avoir de plus amples informations, il me paraît essentiel d’éliminer de la reproduction les chats présentant des signes cliniques. Il serait préférable de préserver la lignée en les associant à des individus non affectés (avec une échographie à l’appui), et de suivre de près les descendants pour en surveiller l’évolution.
Conclusion
La luxation patellaire est une pathologie complexe qui nécessite une prise en charge spécialisée et individualisée. Pour les éleveurs et les amateurs éclairés, comprendre les symptômes, les méthodes diagnostiques et les options thérapeutiques est essentiel pour garantir une qualité de vie optimale aux chats concernés. Le diagnostic précoce, une gestion appropriée et, le cas échéant, une intervention chirurgicale peuvent offrir un pronostic favorable et éviter des complications à long terme. Il serait également souhaitable de mettre en place un programme de suivi afin d’obtenir plus d’informations sur le sujet.
Sources : Evaluation of the association between medial patellar luxation and hip dysplasia in cats
Clinical signs and results of treatment in cats with patellar luxation: 42 cases (1992–2002)
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