Le Sokoké : La race la plus rare du monde !
Le Sokoke est une race féline d’origine naturelle, découverte au Kenya dans la forêt côtière d’Arabuko-Sokoke. Inconnue du monde occidental jusqu’à la fin des années 1970, elle intrigue par son histoire singulière, son isolement génétique, et l’absence quasi totale d’hybridations. Reconnu par la FIFe dès 1993, le Sokoke demeure aujourd’hui l’un des chats domestiques les plus rares au monde — un témoin vivant de la biodiversité africaine, à la croisée de la culture traditionnelle et de la préservation génétique.

Le Sokoké en quelques chiffres

Histoire du Le Sokoké :
Découvrez un race très rare voire éteinte. Race naturelle née au Kénya, le Sokoké est élevé des années 80 à 2010, elle est aujourd’hui l’une des races les plus rare du monde…









La découverte du SOKOKE : la redécouverte du Kadzonzo
L’histoire moderne du Sokoke commence en 1978, dans la petite localité côtière de Watamu, au Kenya. Jeni Slater, artiste animalière britannique et éleveuse de chevaux, sera la figure fondatrice du Sokoke moderne. Installée sur une plantation de cocotiers jouxtant la forêt d’Arabuko-Sokoke, elle découvre un matin une chatte sauvage et sa portée abritées dans une souche creuse de son jardin. Immédiatement frappée par leur allure inhabituelle — grands yeux, oreilles démesurées, morphologie longiligne et marquages corporels spectaculaires — elle sélectionne deux chatons, mâle et femelle, et les élève à la main avec l’aide de ses domestiques, expérimentés dans l’élevage de faune orpheline.
Cette scène inaugurale, rapportée à de nombreuses reprises par Jeni elle-même, donne naissance à un petit groupe de Sokokes semi-domestiqués, nourris avec les restes de la pêche familiale( la mari de Jeni étant pécheur de métier) . C’est un vétérinaire local qui évoque pour la première fois l’idée qu’il s’agirait d’une population sauvage inédite. Ces chats ne ressemblent à aucune race domestique locale et leur motif blotched tabby ticked est inconnu dans la région. Aucun ne présente de taches blanches, ce qui contraste avec les chats errants courants. Parallèlement, les anciens de la tribu Giriama identifient ces chats sous le nom de « Kadzonzo », signifiant « qui ressemble à de l’écorce », et relatent leur usage alimentaire dans le passé, suggérant un lien culturel profond. Jeni comprend qu’elle est en présence d’une population naturelle isolée et décide de la préserver.
Construction d’une race : deux vagues d’exportation du SOKOKE
La seconde protagoniste décisive est Gloria Moeldrup, cliente de la famille Slater venue pêcher sur la côte. Invitée à découvrir les chats, elle reconnaît leur valeur unique. En 1983, Jeni Slater lui confie un couple reproducteur — Jeni et Mzuri — marquant le début de la lignée européenne. Jeni avait auparavant refusé d’envoyer des chats en Angleterre, refusant qu’ils subissent une quarantaine. Ce couple est le seul qu’elle autorisera à être reproduit. En 1989, trois autres Sokokes rejoignent le Danemark, constituant ce que l’on appelle la « Old Line ».
En parallèle, les années 1990 voient la raréfaction dramatique des Sokokes à l’état sauvage. Les chats cessent de venir pour les repas, et les tentatives de repérage dans la forêt restent infructueuses. Il faudra attendre 2001 pour qu’un second groupe de 8 chats soit retrouvé, initialement destiné à un projet cinématographique. Ces spécimens, confiés à Jeannie Knocker, forment la base d’une seconde lignée dite « New Line », qui réinjecte de la diversité génétique à la race. Ce second arrivage comporte notamment un couple : Genet et Mara. Ce double sauvetage — en 1983-1989 puis en 2001 — constitue l’unique fondation connue de la population actuelle.
La reconnaissance progressive et évolution de la race
Le Sokoke est l’une des rares races à avoir été reconnue très tôt par une fédération féline internationale sans passer par les circuits habituels. Dès 1993, la Fédération Internationale Féline (FIFe) accepte officiellement la race après examen de 19 spécimens issus de cinq générations. C’est un cas exceptionnel : seule une poignée de races ont été ainsi validées avant même d’être implantées à grande échelle. Le Governing Council of the Cat Fancy (GCCF), quant à lui, accorde une reconnaissance préliminaire en 2015, et le LOOF (Livre Officiel des Origines Félines) reconnaît également la race en France. Le Sokoke est une des très rares races naturelles à n’avoir subi quasiment aucune hybridation documentée. Bien que les règlements du GCCF autorisent certains croisements avec des races proches (Ocicat, Aztec, Mau Égyptien), aucune portée issue de tels croisements ne figure dans les bases de données spécialisées comme PawPeds. La race repose donc uniquement sur les deux vagues d’importation du Kenya, consolidées sans apport extérieur avéré. L’analyse des pedigrees montre une homogénéité frappante : tous les Sokokes présentent un motif blotched tabby tiqueté, sans taches blanches, transmis avec une constance absolue.
Cette stabilité suggère une fixation génétique accentuée par l’absence de gènes européens. Le seul apport connu est celui d’un chat noir de Watamu introduit par Jeni Slater en 1987, probablement à l’origine du gène colourpoint présent chez quelques spécimens. La race conserve aussi des comportements « ancestraux » (réflexe de fuite, réaction à l’eau, synchronisation avec les émotions humaines).
Le Sokoke, une race en extinction ?
Les signes d’alerte sont aujourd’hui majeurs : sur PawPeds aucune naissance n’a été enregistrée depuis 2011, et je n’ai trouvé presque aucun élevage actif...Il semble y en avoir un en suède… En France, une seule portée est attestée en 2003. Le silence des bases de données contraste avec les efforts déployés dans les années 1990-2000. La race est-elle au bort de l’extinction ? Ou subsiste-t-elle discrètement chez quelques particuliers et éleveurs ? Combien de naissance y a t il par an ?
Ce qui est certain, c’est que le Sokoke représente une race d’intérêt patrimonial unique : génétiquement isolée, historiquement documentée, culturellement enracinée, et biologiquement atypique. Pour les individus qui existent encore, leur recensement et leur conservation doivent devenir une priorité. Faute de quoi, cette race née dans l’ombre d’une forêt kényane, et sauvée par deux femmes visionnaires, risque de disparaître dans l’indifférence générale.
Le Standard du Sokoké
Les Couleurs du Sokoké
Chez le Sokoké en France un seule couleur est autorisée la Brown Marbble tabby avec du ticking dans les parties solides. C’est une caractéristique unique de la race. D’autres fédérations reconnaissant (GCCF) le Snow ( colorpoint) et le bleu peut être utilisé en élevage mais non en exposition.
Et pour tout savoir sur les couleurs des chats de race …





Look, gabarit & fourrure
Le Sokoké est un chat de taille moyenne, au corps élégant et musclé, caractérisé par une silhouette semi-foreign.
Sa tête, de taille petite à moyenne, présente une forme triangulaire adoucie avec des pommettes saillantes. Les oreilles, de taille moyenne, sont larges à la base avec des extrémités légèrement arrondies, parfois ornées de plumets. Les yeux, grands et en forme d’amande, affichent des teintes variant du vert à l’ambre. Sa robe, très courte et lustrée, sans sous-poil, arbore un motif brown marble tabby avec du ticking dans le noir particularité distinctive, évoquant l’écorce des arbres. La queue, de longueur moyenne à longue, est épaisse à la base et s’affine l’extrémité.
Pour en savoir plus vous pouvez découvrir le standard du Sokoké édité par le LOOF .
Le Caractère du Sokoké
Attention : Chaque individu possède sa propre personnalité. Les traits décrits ci-dessous sont des observations générales sur la race.
Le Sokoké à la croisée du sauvage et du familier
Bien qu’il évoque physiquement un petit félin sauvage, le Sokoke développe un lien profond avec ses humains. Très sensible, il réagit avec justesse aux émotions de son entourage, adaptant son comportement à l’humeur de ses compagnons humains. Ce chat indépendant et fier ne se montre jamais envahissant, mais recherche activement la proximité : il interrompt ce qu’il fait pour venir accueillir les visiteurs à la porte et n’hésite pas à s’installer aux pieds de ses maîtres en guise de salutation.
Le Sokoke n’est pas un chat de canapé, mais il choisit lui-même les moments où il accordera sa présence. Il communique volontiers par des vocalisations expressives, et certains individus peuvent se montrer très bavards. Sa nature active et curieuse se traduit par des élans soudains de jeu, parfois même avec des objets simples qu’il cache et retrouve plusieurs jours plus tard. Ce comportement ludique perdure à l’âge adulte, ce qui en fait un compagnon vif et imprévisible.
Exempt d’agressivité, il ne fait usage de ses griffes ou de ses dents qu’en cas de menace sérieuse. Très alerte, tous ses muscles se contractent instantanément en cas de danger, prêt à fuir comme un petit prédateur forestier. Son intelligence remarquable permet une communication fine avec l’humain, mêlant langage corporel, regard attentif et vocalises douces ou plus intenses selon les circonstances.
Issu d’un environnement forestier humide, le Sokoke entretient également une relation particulière à l’eau. Il ne semble pas l’apprécier particulièrement, mais traverse sans hésitation un cours d’eau si nécessaire, acceptant cet élément comme faisant naturellement partie de son univers. Sa nature sociable lui permet de cohabiter facilement avec d’autres chats, et il peut s’intégrer harmonieusement dans un foyer avec chiens ou enfants, pourvu qu’on respecte son indépendance et son intelligence vive.