La HD ou Dysplasie des Hanches chez le chat de Race

dysplasie des hanches chat

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La dysplasie de la hanche est une maladie dégénérative de l’articulation coxo-fémorale, où la tête du fémur ne s’ajuste pas correctement dans l’acétabulum de la hanche. Cette incongruence entraîne une laxité articulaire, conduisant à une usure anormale, au développement d’arthrose et à des douleurs chroniques chez le chat.

Contrairement à ce que l’on pensait auparavant, la HD n’est pas une condition rare et touche potentiellement toutes les races félines, bien que les données statistiques restent limitées. Comme chez le chien, les races de grande taille sont plus fréquemment affectées, ce qui souligne la nécessité d’études approfondies.

Les chats sont souvent experts pour masquer leur douleur, ce qui rend la détection de la dysplasie de la hanche délicate. Cependant, certains signes peuvent alerter les propriétaires :

  • Boiterie des pattes arrière : surtout après un exercice ou au réveil.
  • Difficulté à sauter ou à grimper : le chat peut éviter les surfaces élevées.
  • Démarche raide ou anormale : une altération visible de la manière de se déplacer.
  • Réduction de l’activité : le chat joue moins et semble moins actif.
  • Sensibilité au toucher : réaction douloureuse lorsqu’on manipule la région des hanches.

Ces symptômes peuvent apparaître entre l’âge de 4 mois et 5 ans et tendent à s’aggraver avec le temps. Une prise en charge précoce est essentielle pour améliorer la qualité de vie de l’animal.

Entre 2000 et 2019 le programme de santé Pawpeds pour la HD à permis de compiler des milliers de données et d’échographies sur la dysplasie des hanches sur un total de 5038 Maine Coons. Un trésor qui à été exploité dans une étude publiée dans la revue « Nature » en 2019.

Cette étude nous permets d’en apprendre plus sur la dysplasie des hanches chez le chats et sur la façon de la combattre.

Les données issues du programme PawPeds ont révélé une prévalence de 37,4 % chez le Maine Coon. En comparaison, les chats domestiques à poil court montrent une prévalence d’environ 10,4 %, ce qui suggère que toutes les races pourraient être affectées, mais dans des proportions encore méconnues en raison du manque de données statistiques.

Selon le programme Pawpeds le grade 0 représente un chat non affecté et le grade 3 est la plus affecté.

GradeMâles (n = 1751)Femelles (n = 3287)
GaucheDroitemaximumGaucheDroitemaximum
0121711971085 (62%)230922792068 (62,9%)
1312331372 (21,2%)605630723 (22%)
2165157217 (12,4%)287282370 (11,3%)
3576677 (4,4%)8696126 (3,8%)
Tableau extrait de l’étude de Nov 2019 : « Demography, heritability and genetic correlation of feline hip dysplasia and response to selection in a health screening programme »
Grade 0 représentant des hanches saines et 3 le grade le plus atteint par la dysplasie des hanches

radiographie dysplasie des hanches chat grade 0 à 4
  • Répartition par sexe : aucune différence significative n’a été observée entre les mâles et les femelles.
  • Âge et poids : les chats plus âgés et ceux avec une masse corporelle plus élevée montraient une sévérité accrue de la dysplasie.
  • Héritabilité : l’héritabilité de la dysplasie a été estimée à 0,36, indiquant une composante génétique modérée.
  • Corrélation génétique avec la masse corporelle : une corrélation positive de 0,285 suggère que la sélection pour un grand gabarit peut augmenter le risque de dysplasie.
maine coon dysplasie des hanches

L’analyse des données sur plusieurs générations de chats issus de programmes d’élevages pratiquant un travail de sélection pour éliminer l’incidence de la HD montre que :

  • Après 5 générations, le score moyen de FHD a été réduit de moitié.
  • Après 8 générations, réduction de 68 % chez les femelles et 66 % chez les mâles.
  • Conséquence inattendue : une réduction moyenne de la taille corporelle (−33 g par génération), confirmant la corrélation génétique entre gabarit et FHD.

Les données longitudinales ont révélé une réduction significative de la sévérité grâce à la sélection.

Cependant, la surprise a été de découvrir que sur 20 ans le nombre de cas de HD a augmenté ainsi que le nombre de cas sévères. Selon l’étude le poids est bien corrélé au développement de la HD. Nous assistions depuis 20 ans chez le Maine Coon à une « course au gros ».

L’hypertype a déjà provoqué de nombreux ravages dans bien des races ( Persan, Burmese…) et les développements de ces dernières années poussent le Maine Coon dans cette voie qui ne sera pas sans conséquence. (J’espère que les éleveurs de MC sauront résister aux sirènes de l’hypertype mais ce que je constate notamment avec les imports d’Europe de l’est et de Russie ces dernières années, me laisse peu d’espoir…)

Sur la base des conclusions du programme PawPeds, les recommandations proposées aux éleveurs sont :

  • Dépistage systématique : tous les chats destinés à la reproduction devraient subir une radiographie des hanches à partir de l’âge de 10 mois pour détecter la présence de dysplasie.
  • Sélection équilibrée : éviter de privilégier uniquement la taille ou l’apparence au détriment de la santé articulaire. Une sélection excessive pour un grand gabarit peut augmenter le risque de dysplasie.
  • Accouplements réfléchis : les chats présentant une dysplasie légère (Grade 1) ne devraient pas être automatiquement exclus de la reproduction, mais devraient être accouplés avec des partenaires sans signe de dysplasie pour minimiser les risques chez la descendance.
  • Suivi continu : chaque génération devrait être évaluée pour la dysplasie de la hanche afin de surveiller l’efficacité des stratégies de sélection et d’ajuster les pratiques d’élevage en conséquence.

La dysplasie de la hanche féline constitue un défi majeur en élevage. L’étude PawPeds démontre qu’une sélection réfléchie permet de réduire la sévérité de cette affection. Cependant, il est crucial de surveiller les tendances d’hypertypes, d’équilibrer les objectifs de taille et de préserver la santé articulaire des animaux.

Des pratiques d’élevage responsables, basées sur la science et l’éthique, sont essentielles pour assurer le bien-être de nos compagnons félins.


Sources : Demography, heritability and genetic correlation of feline hip dysplasia and response to selection in a health screening programme

Pawpeds

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